Episode 1 : Voyage en terre farfelue
10 Octobre 2015
Pour vous expliquer le sentiment lié à l’entrée en territoire bavarois, je parlerai de la meilleure amie française de la dame chez qui je travaille qui, lorsqu’elle est arrivée pour la première fois à la Gare de Munich, il y a quelques années de cela, a appelé sa mère pour lui annoncer un tantinet désorientée que les gens de là-bas ne parlaient pas allemand.
En vérité il y a une petite nuance : ils parlent allemand mais uniquement si vous leur êtes sympathique, sinon, et bien vous n’avez qu’à apprendre le bavarois.
Je suis un peu méchante c’est vrai. Les gens sont (presque) tous aimables et sont habitués aux touristes de toute façon. En plus, comme ils roulent les « r » ça me rappelle un peu la Russie, oh nostalgie….
Par rapport à Volgograd c'est heu…. comment dire… un total contraire ? !
Au fait, c’est vrai, qu’est-ce que je fais là-bas ?
Et bien la même chose qu’en Russie : je m’infiltre !
Plus sérieusement, j’améliore mon allemand car il n’y a aucune autre manière d’apprendre une langue à fond que de partir un moment dans le pays concerné par cette dernière. Aucune.
(Attention cancres d’hier et d’aujourd’hui : Cela ne veut pas dire qu’apprendre ses leçons est superflu, jusqu’au bac c’est un gagne-temps. )
J’ai atterris en Bavière par un heureux hasard et suis donc fille au pair chez une famille qui possède une pension dans une petite ville non loin de la frontière tchèque.
Rat des marchroutkas et rat des forêts de champis
Honnêtement, je ne suis pas sûre qu’un changement d’environnement encore plus violent d’une année sur l’autre soit possible.
(Comment ? En rendant les Français fiers d’être racistes ? Pas bête Morano !)
D’un côté le plat le néant et Achan, de l’autre le vert le relief et Aldi.
Pour que vous puissiez vous faire une idée du changement, je vous propose une petite comparaison des pensées diverses que j’ai pu avoir l’année dernière et de celles que j’ai aujourd’hui pour une même situation :
La porte à côté
C’est vrai j’exagère un peu, je voulais simplement souligner le gros changement que cela représente pour moi et déclarer que j’aime chasser les champis depuis mon excursion privée dans le parc national avec visite guidée en bavarois à 1 semaine de mon arrivée.
D’un point de vue géographique et politique cependant, je dois dire que pouvoir entrer et sortir du territoire du jour au lendemain représente un avantage psychologique non négligeable.
Comble du confort de proximité : je reçois mon journal français préféré seulement 1 à 2 jours après sa publication, alors que rien que la pensée qu’il puisse arriver jusqu’à Volgograd dans le siècle qui suit me plongeait dans le plus gros doute.
L'histoire se crée maintenant
Parlons d’un sujet plus sérieux cette fois et très actuel : les réfugiés (car « fuyards » apparemment ça ne rendait pas assez compte de la bonté des pays accueillant) syriens arrivent par centaines tous les jours en Allemagne et notamment en gare de Passau, à la frontière autrichienne.
Ayant passé un après-midi à Passau j’ai tenté de voir par mes propres yeux cette arrivée massive de peuple et me suis rendue à la gare, malheureusement la seule chose que j’ai pu voir c’est un grand nombre de voitures de police. Cette migration est tellement devenue le seul sujet des médias allemands que j’avais envie de voir ces gens de mes propres yeux plutôt qu’à travers celui de bavarois effrayés.
A l'aventure !
Pour clore ce premier épisode, je voulais vous dire que j’ai d’ores et déjà plein de choses à vous raconter mais que malheureusement le temps me manque. En effet, je pars dès demain en Autriche pour faire les vendanges et ce pour quelques jours. Voilà pourquoi la prochaine chronique devrait en principe être publiée d’ici 2 semaines, si temps il y a. Bien évidement elle comportera des photos de paysages autrichiens !
A bientôt !
PS : Ne nous laissons pas abattre par le jour qui baisse et toutes ces nouvelles sombres dans le journal.
N’oublions pas que le meilleur moyen pour ne jamais se sentir coupable est de toujours faire de son mieux et de demander pardon lorsque l’on a échoué. Si l’on veut un monde meilleur l’on doit y contribuer.