Episode 2: Des soldes qui valent le coup !
30 Octobre 2015
De retour d’Autriche après des vendanges… froides…. Je n’ai malheureusement pas de photos de ce superbe pays à vous montrer car le temps sur place ne m’a pas permis d’en faire.
Néanmoins, ci-contre une des bouteilles produites par le vigneron Ludwig Gruber, chez qui j’ai travaillé.
Un petit Chardonnay de pas de chez nous ?
Attention les yeux !!
En revanche, mieux que des photos, j’ai un scoop pour vous, quelque chose de grand, d’exceptionnel et de fabuleux….. Attention, vous allez en avoir plein les yeux….
Les neuf premiers épisodes de Derrick sont en solde ! Il n’y en aura pas pour tout le monde !
En dehors de cette splendide série, l’on peut trouver au supermarché des choses sympathiques, comme par exemple ces boites de conserve Bonduelle, comme à Achan !
De même, si pour moi la Bavière est un endroit psychologiquement (et quand même un peu géographiquement) proche de mon chez-moi, c’est aussi grâce à ces choses précieuses que l’on ne pouvait pas trouver en Russie et qui m’ont cruellement manquées, comme ces tisanes Ricola, que j’avais déjà pleurées à Volgograd…
Trop de géraniums tue le géranium
Après cette entrée en matière légère, je vous propose un petit tour de mon horizon. Tout d’abord, la ville dans laquelle j’habite maintenant s’appelle Zwiesel et se situe au cœur de la forêt bavaroise.
Vous l’aurez compris, niveau paysage, par rapport à Volgograd je suis gagnante. Il s’agit d’un lieu plutôt touristique car les environs sont truffés de sentiers de randonnée et donc, la pension dans laquelle je travaille reçoit beaucoup de retraités qui veulent profiter des grands espaces.
Mon travail consiste principalement à accueillir les gens pour le petit déjeuner, nettoyer les chambres/appartements, m’occuper des lessives et faire faire ses devoirs de français au petit dernier.
J’ai bien dit principalement car il y a quelques surprises, comme la pêche à la truite farceuse et les attaques de géraniums.
Mon activité préférée parmi ces dernières est de loin le repassage des torchons de cuisine, lequel s’effectue à l’aide d’un rouleau tournant chauffé et m’autorisant à rêver béatement pendant que mon torchon effectue sa rotation pour arriver plat et dompté.
Ce que j’aime le moins ? Brosser minutieusement les dents de la douche pour qu’elle reste bien blanche, à chaque fois que quelqu’un s’en va.
Un petit coin de paradis
Et c’est ainsi que s’installe ma petite routine : au lever, épreuve de créativité charcutière avec le plateau pour les invités puis épreuve d’amabilité avec le service du café (les allemands ne boivent pas de thé le matin) enfin épreuve de patience avec le nettoyage méticuleux des chambres vidées avant de disposer de temps pour moi (et pour vous) l’après-midi.
Le soir se passe principalement avec de la lecture en attendant que le jeune chenapan ait décidé de commencer de se préparer à l’idée de faire ses devoirs et ensuite de le voir se vexer parce qu’il a perdu à un jeu familial à cause de moi.
Entre-temps rajoutons quelques blagues sur ma pointure de chaussures (le plus petit de la famille fait du 45) est sur le fait qu’on ne sait pas si c’est moi qui porte l’aspirateur ou le contraire et vous obtenez une bonne vision d’ensemble de ma vie actuellement.
Cool non ?
Mais j’oublie un détail important : les randos ! Il vous suffit de regarder cette photo pour comprendre ce que c’est qu’avoir de la chance.
Choux, genoux, cailloux....
Ici la vue complète depuis le banc, laquelle est signifiante.
Comme vous pouvez le voir sur la photo, l’on a d’un côté la dernière ville allemande avant la frontière et la première ville tchèque.
La forêt tout autour fait partie du Parc National qui en Allemagne s’appelle NationalPark et en République Tchèque Šumava (prononcer Choumava, comme Chewbacca mais avec -mava à la fin).
Le voyage à portée de doigt de pied
Encore mieux, la gare (qui est entourée), est au milieu de la frontière.
L’on trouve depuis le quai jusque sur les rails une ligne blanche symbolisant la limite entre les deux pays.
D’un côté Bayerisches Eisenstein, de l’autre Železná Ruda.
Les deux signifient minerai de fer et sont deux côtés d’une même ville, binationale.
Oui chef ?
Parlons encore loisirs, le weekend dernier nous sommes allés au restaurant, dans un endroit qui, je dois dire, a défié mes attentes en terme de décoration. En effet, cette dernière pourrait être qualifiée de « bien du terroir ».
Sur l’un des murs se trouvait une création artistique à but spirituel : des bois de cerfs disposés en forme de croix, pour une signification du style « Guérissologue, bénissez la chasse, qu’elle soit bonne et couronnée de succès ».
En plus de cette œuvre d’art incroyable, il y avait partout, des pendules accrochées au mur dont AUCUNE ne donnait l’heure exacte. Heureusement, Capitaine Crochet n’a pas encore découvert l’endroit.
Que l’on se rassure cependant, outre la décoration, la nourriture y était tout à fait bonne et le personnel agréable. De plus, les horloges auront permis au plus jeune des enfants de la famille d’apprendre le mot les désignant en vrai allemand.
Ah ces bavarois pour qui l’allemand est presque une seconde langue !
Plusieurs personnes m’ont déjà raconté qu’avant le seul moyen qu’elles avaient eu d’apprendre l’allemand était les cours à l’école écouter la radio et regarder la télévision. Maintenant elles ont une plus grande possibilité de voyager ( avant 1990 c’était un peu plus compliqué) et de communiquer avec d’autres, sans compter Internet qui joue un grand rôle dans la communication, surtout pour les jeunes qui doivent utiliser le vrai allemand pour pouvoir jouer à leurs jeux en ligne préférés avec des jeunes d’autres régions.
De l'art ou du jambonneau
Il est vrai qu’en Bavière le caractère régional est très prononcé et l’accent bavarois l’est encore plus, cependant, la plupart des régions allemandes et toutes les régions autrichiennes possèdent également leur langage (dialecte ou du moins argot) et l’allemand ne leur sert qu’à comprendre les médias et à se comprendre entre personnes de régions différentes.
N’oublions pas que l’Allemagne est une république fédérale et à ce titre confère plus d’autonomie du point de vue local.
Prenons par exemple, les programmes scolaires. Si l’on se plaint en France qu’ils changent trop souvent, en Allemagne ils diffèrent d’une région à une autre. En effet, le programme bavarois est réputé plus dur que ceux du Nord et à ce titre l’on prête aux Bavarois une certaine prétention à être les meilleurs/plus intelligents.
Concrètement, prenez ma colloque allemande de Volgograd qui est originaire de Hambourg, demandez-lui ce qu’elle pense de la Bavière et vous obtiendrez la même relation de cordiale mésentente qui règne entre Paris et la « province » du style « qu’ils sont bêtes ces pequenauds/ qu’ils sont arrogants ces parigots »
cjouneau1.free.fr
Ils sont quand même marrants ces allemands
Voilà, la chronique est déjà terminée pour cette semaine, j’espère que les photos vous donnent envie de venir faire un petit tour.
Pour terminer sur une note joyeuse et détourner un peu votre attention de cette pauvre Bavière sur laquelle j’ai bien insisté, je citerai une publicité pour la région de Bade-Wurtemberg, industriellement très dynamique mais avec un dialecte encore pire que le bavarois, parue il y a quelques années et qui disait ceci : « nous pouvons tout, mais pas parler allemand ».
Un peu d’autodérision ne fait jamais de mal !