Episode 12: Sur le bord de la Volga... et tout près de mon âme
18 Décembre 2014
On l'a souvent répété, une photo vaut mieux qu'un long discours. Alors aujourd'hui je vous expose mon quotidien en photos. Rien de très sérieux, que du visuel (ou presque). Chaque photo représente un moment vécu une ou plusieurs fois et est accompagnée de l'explication de ce moment et des pensées qu'il suscite (ou a suscité). La description toute fois est volontairement sommaire car il me parait important de laisser à mon lecteur la liberté de s'approprier l'image et d'y associer son propre imaginaire.
"Beaucoup encore il te reste à apprendre" (Maitre Yoda)
Il s'agit ici de la vue que j'ai depuis ma fenêtre: le bâtiment principal de l'université, enfin derrière le brouillard.
L'université en surplomb me rappelle du chemin qu'il me reste à faire, mais plus important encore cette photo me procure l'envie de rester enfoncée dans un fauteuil à boire du thé tout en lisant un livre jusqu'à la fin de ce blanc qui nous éblouit tout en nous clouant le bec devant son omniprésence.
Le sentiment que souvent le sens de la vie est pavée de brouillard et que justement s'il n'était que soleil il perdrait de sa signification, car l'on ne sait pas comprendre que l'on est attaché à quelque chose que lorsque que l'on ne la possède plus et qu'elle commence à nous manquer. Incapables que nous sommes de nous contenter de ce que nous avons.
A chacun son combat mais à tous la vie
L'un des derniers bâtiments ayant "survécu" à la Bataille de Stalingrad. A droite le musée du panorama, dédié aux personnes qui ont combattu directement et indirectement durant cette bataille.
cette photo évoque des pensées radicalement différentes selon que l'on a connu la bataille de Stalingrad ou non et pour moi, le fait de constater ce bâtiment dont il ne reste que le squelette est bien plus édifiante que le musée se trouvant juste à côté.
Sheep, shept, shept
Photo depuis le 4ème étage de l'université et donnant sur les usines et les quartiers sud de Volgograd. Le fait que l'université soit construite sur une colline permet une très bonne vision d'ensemble.
La première fois que j'ai regardé par la fenêtre de mon cours d'allemand du mercredi matin et qu'il y avait du gel, j'ai tout de suite pensé à la pochette de l'album Animals de Pink Floyd, cette vue me laisse sans voix car j'ai l'impression de voir la vie dans toute sa fatalité, de très loin. Elle me laisse un peu nostalgique, surtout ces grandes cheminées qui crachent leurs microbes à toutes heures du jour et de la nuit.
J'ai comme une envie de rester au lit...
Cette photo représente la vue que j'ai en rentrant de l'université chaque jour. En arrière plan la Volga dont les bords sont gelés...
...en avant le centre commercial.
Un sentiment de grandeur de la nature s'impose et surtout une vision éloquente du combat de l'homme pour dominer la nature. Lorsque l'on voit cela, l'on comprend que l'Homme ne dominera jamais la Russie. Même s'il instaure des réductions sur les 4X4 et les tanks. Et même si Poutine essaie d'acheter Dieu.
Quand te reverrai-je, pays merveilleux...
Si j'ai choisi un thème un peu plus poétique et appelant à la réflexion pour l'épisode d'aujourd'hui, c'est parce qu'en voyant tout ce blanc dehors, puis en le sentant physiquement à chaque sortie, j'ai appris à ne plus le craindre. Parce que l'esprit est à la fête et que je suis au chaud devant une tasse de thé et que je participe à l'accomplissement de ma vie sans jamais la subir. Et puis j'ai vu Papa Noël au centre commercial.
Petit à petit je commence à comprendre la mentalité russe et celle-ci inclut l'amour de l'hiver. Quant à savoir si c'est l'hiver qui rend les russes si mélancoliques ou la mélancolie qui fait qu'ils aiment particulièrement l'hiver... c'est une question qui mériterait plusieurs thèses et quelques voyages dans le temps...
Non, ça n'est pas l'Armée Rouge (pas cette fois)
Enfin, pour que vous partagiez au maximum mon humeur actuelle, je vous propose d'écouter cette chanson traditionelle russe. Si vous l'écoutez jusqu'au bout et après avoir tout lu de cette chronique, vous comprendrez peut-être que l'aspect inaccessible et peu accueillant des russes est le résultat d'une grandeur s'imposant d'elle même. Si bien qu'il est pour eux bien plus simple d'agir plutôt que de sourire. D'un point de vue pratique, il n'existe de preuves que pour nos agissements, le reste est du domaine du détail. Encore une preuve flagrante de la relativité de chaque culture et de l'impossibilité de discerner de façon flagrante et indiscutable le bien du mal, le positif du négative, tellement ces critères sont relatifs aux notions que l'on leur attibue.
Tasse de thé est mère de réflexion
Rappelez-vous que souvent, ces petits riens auxquels l'on a pas accordé les 15 minutes que l'on a passées gobés par la télévision en rentrant le soir, se transforment en gros pas grand-choses qui nous pourissent la vie.
A la semaine prochaine pour une chronique de Noël, en attendant, retrouvez-nous sur :
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Thé noir, vert ou café sans sucre, c'est comme vous voulez !