Episode 1 partie 1: Valise Livrée À Elle-Même...
le 4 septembre 2014
28 Août 2014, jour du départ, préparé dans les moindres détails depuis plusieurs mois.
Les bagages sont prêts et le fameux challenge des 23 kilos imposé par les compagnies d'aviation est relevé.
Lorsque l'on s'en va pour une année complète avec une valise de 23 kilos, il s'agit de ne pas laisser place au hasard. Le contenu du bagage à main est lui aussi capital : ce que l'on décide de ne pas laisser dans la soute sont les affaires les plus précieuses que nous transportons. Notre identité, le plan de la ville dans laquelle nous allons être parachutés, mais surtout, nos ordinateurs et autres tablettes. Enfin, dans mon cas l'ordinateur, étant trop volumineux, s'est retrouvé valisifié.
Me voilà donc arrivée à Moscou accompagnée d'une personne recherchant également son chemin en vue de prendre un vol intérieur. Peu à peu, un doute m'assaille : dois-je récupérer ma valise pour la réenregistrer sur le trajet Volgograd ? Cette charmante personne m'assurant que non, je trace mon chemin jusqu'à la porte d'embarquement, puis me voilà dans l'avion. Petit à petit le doute s'installe, la voix de la raison me chuchote de plus en plus fort que j'aurais dû demander à quelqu'un de plus qualifié et je pense qu'elle a raison. Néanmoins j'espère encore que tout va bien.
L’atterrissage s'effectue, le temps pour moi de repérer l'immensité de vide tout autour de la Ville-Serpent, surnommée ainsi de par ses 100km de longueur. L'aéroport est également un signe annonciateur du vide global de l'endroit de part son échelle assez petite.
Valise or not valise ? Le suspens opère, peu à peu le tapis commence à tourner et les bagages défilent. Au bout d'un certain temps je dois me rendre à l'évidence, je ne dormirai pas dans mon pyjama ce soir-là.
A partir de ce moment, tout se déroule tel une tragédie empreinte de Kamoulox cyrillique.
Mon premier est un russe apathique, ravi d'être venu me chercher à l'aéroport et qui doit en plus m'aider à remplir la déclaration de perte de bagage,
Mon deuxième est un trajet interminable jonché de nids de poules,
Mon troisième est une chambre au papier peint jaunit et aux chinoises ne parlant que chinois,
Mon quatrième est un sac à dos ne contenant pas de pyjama ni de brosse à dent,
Mon tout est un sentiment grandissant de panique.
Heureusement, l'être humain est pourvu d'un grand sens de survie. Voilà pourquoi mon esprit a réussi, au bout de quelques heures, l'élaboration d'un plan d'attaque. En effet, en observant les milieux alentours, j'ai pu découvrir des marques de civilisation qui m'étaient familières : de l'autre côté de la rue se trouvait un supermarché bien connu de la France : Auchan, en l'occurence <<Achan>>. Voilà comment j'ai pu, avec grand succès, récupérer les éléments indispensable à ma survie dans cet univers impitoyable pour me diriger vers le but ultime de ma journée : la douche, pour enfin plonger dans la nuit et récupérer de mes émotions. Après tout, cela aurait pu être pire, j'aurais pu perdre mes papiers ou mon argent.
Non mieux... la douche aurait pu être froide !
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