Episode 6: Volgograd, la ville serpent
16 Octobre 2014
La chronique d'aujourd'hui portera sur un aspect plus géographique et descriptif de l'expérience que je vis, à savoir sur la ville de Volgograd. En effet en plus d'être une ville russe, ce qui la différencie déjà fortement de nos villes françaises en général, elle s'étend sur près de 100 km. Le fait est que cette importante ville russe s'est construite le long de la Volga et qu'à part cet accès privilégié à l'eau, le terrain tout autour est peu propice à l'expansion. Voilà pourquoi elle est très longue et vraiment peu large.
Concrètement, les conséquences de cette curiosité sont variées mais la plus importante concerne la circulation.
Premièrement, il n'est pas possible de créer un quelconque périphérique ou une rocade pour permettre aux voitures de contourner la ville et ainsi leur éviter un centre obstrué et peu pratique. C'est-à-dire qu'il n'existe qu'un boulevard traversant toute la ville, bien qu'il se fractionne en 2 au niveau du district de l'université, en direction du nord. Voilà pourquoi il vaut mieux ne pas décider d'aller se promener aux heures de pointes mais surtout de ne pas se blesser, à moins de connaître personnellement Superman et de le payer pour qu'il vous emmène à l’hôpital. (Souperman avec la prononciation russe, à ne surtout pas traduire en français).
L'on trouve sur ce boulevard des voitures, des bus, des trolleybus et surtout des marchroutkas (cf chronique n*2) mais tout cela est très bien régulé puisque l'on peut voir à l'arrière de certains bus «ne pas coller, nouveau conducteur au volant », en revanche pour les marchroutkas cela n'est pas nécessaire puisque les chauffeurs sont déjà vieux à la naissance.
Le seul endroit important (en tout cas pour moi) se trouvant assez loin de l'axe vertical volgogradien permet justement d'en sortir, il s'agit de l'aéroport. Ce dernier se trouve totalement isolé et pour ceux qui prévoient de visiter Volgograd ou de s'en échapper très vite, sachez que la marchroutka numéro 80a s'y rend depuis bien plus loin que l'université et qu'en partant de là il faut déjà 1h pour y accéder. Cependant, si vous êtes russe et que vous pouvez vous payer un billet d'avion, vous n'emprunterez certainement pas la 80a mais bien un taxi.
Quoi d'autre ? Parlons culture maintenant.
Moi qui rêvais de voir un concert à Volgograd, je me suis vite rendue à l'évidence : mes idoles ne prendront pas la peine de venir à moi. Les groupes de musique internationaux ne passent qu'à Moscou et Saint-Péterbourg car Volgograd n'a pas de vraie salle de concert (cela me rappelle une certaine ville française commençant par D et finissant par -ijon qui faute de Zénith n'a attiré que Franck Mickael pendant des années). Voilà pourquoi j'ai du voir mes ambitions à la baisse et entrevoir d'autres possibilités de spectacle : le théâtre et ... les petits vieux dans la rue.
En ce qui concerne le premier, j'ai récemment appris que je disposais de 3 possibilités : le théâtre expérimental, le théâtre normal et le théâtre de marionnettes. Je compte bien toutes les essayer (et en ferai donc 3 semaines de chroniques, rien que pour vous !) pour voir ce qui me correspond le mieux. Pour les personnes d'un âge certain, le fait est qu'elles se promènent plutôt rarement et de ce fait, chaque apparition constitue un spectacle en soit. Cela dit la météo n'allant pas en s'arrangeant, ce type de divertissement sera de plus en plus rare, bien que toujours gratuit.
Pour finir, un peu de tourisme.
Le paysage que je vous propose se trouve à la fin de l'Allée des Héros, là où l'on rencontre la Volga et j'espère qu'il vous fera aussi rêver car la Russie c'est également cela, au milieu d'une très mauvaise route l'on trouve une flaque en forme de cœur et à côté des gros machos primaires se trouvent des jeunes qui valent la peine qu'on s'y intéresse. Il y a de la beauté en Russie pour peu qu'on prenne la peine d'aller au delà des clichés et qu'on puisse escalader la barrière de la langue. Elle n'est tout simplement pas aussi évidente que dans nos pays occidentaux mais s'avère bien plus profonde et bien plus fiable que notre sourire superficiel de gens sûrs d'eux. Pour faire plus court : si vous cherchez les bonnes personnes elles vous aideront dans la moindre de vos galères pour peu que vous ayez fait l'effort de vous intéresser à leur culture sans les considérer comme des rescapés d'un temps « où il y avait peu de saucisson et encore moins de liberté ».
Merci et retrouvez la prochaine chronique, dont le sujet sera incroyablement intéressant, jeudi prochain et en attendant rejoignez-nous sur
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