Episode 7: Des arbres, des arbres et encore des arbres, ho... un tuyau !
23 Octobre 2014
Après une visite rapide de Volgograd, nous passons aujourd'hui à une excursion à la campagne en 8 heures aller et retour: la ville de Serafimovitch, à 250 km au nord-ouest de Volgograd.
Un dénommé Wikipédia y recense environ 9000 habitants (mais je le soupçonne de ne pas y être allé depuis longtemps ou d'y avoir bu trop de vodka) et la ville tient son nom d'Alexandre Serafimovitch, un écrivain (célèbre ?) y ayant vécu et un musée de la taille de la hutte de Hagrid lui est d'ailleurs consacré. Cependant, la ville tire son intérêt du monastère de femme qui la surplombe et que l'on peut d'ailleurs visiter. Alors visitons !
Comme le chemin est long, n'oublions pas de nous arrêter pour faire nos courses poissonneuses, fraîcheur naturelle !
Contre vents et vallées
Lorsqu'on se lève un dimanche matin à 7h pour aller visiter des édifices religieux et le musée d'un auteur que l'on ne connait pas, il faut avoir une bonne raison. Quand on est à la mi-octobre et que la température est négative, une seule ne suffit déjà plus. Ajoutez à cela un vent apocalyptique et quelques légers flocons de neige et l'on comprend aisément comment les plus grands peuvent tout gâcher avec une seule décision hâtive.
Heureusement, il faisait soleil.
Il est vrai que connaissant la nature monotone et interminable de la campagne environnant Volgograd, j'ai eu du mal à croire la personne qui m'a dit qu'à Serafimovitch le paysage était remarquable et celui que j'ai pû observer sur le chemin n'a rien fait pour me détourner de mon humeur dubitative. Quoi qu'il en soit en arrivant, j'ai compris. Le monastère, en haut de la colline, se trouve le long du Don, fleuve russe. Excepté cela, rien. Des arbres, des arbres et encore des arbres... La-haut, l'on comprend aisément pourquoi l'endroit a été choisi pour accueillir un établissement religieux. Éloigné de tout et très froid l'hiver, les personnes qui choisissent d'y vivre ne s'engagent pas à la légère et ne sont au moins pas dérangées par les ondes électromagnétiques.
En bref, l'endroit est grandiose mais cette grandeur ne ressemble pas à celle qui a motivé la création de vastes espaces tels que la Place Rouge. A bien y réfléchir, il est dommage que les russes ne sachent pas tirer profit de l'immensité naturelle de leur pays et se sentent toujours obligés de la créer artificiellement.
Un passé révolu toujours présent
Dans cette ville en plein milieu d'une végétation pauvre se trouve des choses que l'on avait pas envisagées : un bouc au bord de la route (très beau cadeau si vous êtes à court d'idées : pas vu pas pris!), d'énormes oies sur le trottoir (Thanksgiving ? ) mais surtout, des tuyaux à perte de vue, qui pour des raisons variables ne sont pas sous-terre.
Une chose est sûre, ces raisons ne sont pas d'ordre esthétique !
Quand je disais que j'avais du mal à croire au 9000 habitants de Serafimovitch, en voilà l'une des raisons : le centre ville !
Difficile de s'imaginer que cet endroit puisse être occasionnellement un lieu animé, en particulier lorsque tout est fermé comme ici, un dimanche après-midi ensoleillé, bien que froid. Cela ne devrait pas rebuter de courageux enfants russes.
Pourquoi tant de plaines ?
Cependant, ça n'est que lorsque l'on a vu cela que l'on comprend la passion des russes pour le thé et les châles de grand-mères. Le fameux thé russe qui d'ailleurs n'existe pas. Entrez dans un magasin spécialisé et demandez le, vous comprendrez à la tête du vendeur qu'il y a erreur sur la marchandise. Ce que nous nommons thé russe étant en fait du thé noir, tout simplement.
En effet, aussi éloigné de tout ce que nous, occidentaux, appelons le confort, il est encore possible d'apprécier la sérénité d'un fauteuil au coin du feu et surtout : de se permettre d'ignorer un peu plus longtemps la frénésie qui nous englobe chaque jour un peu plus.