Episode 2: Attention aux cornichons ! (Ambiance 1/2)
15 Octobre 2017
Voilà maintenant presque un mois que je suis à Varsovie et que je partage le quotidien de ses étudiants et il est temps que je vous transmette certains éléments de cette ambiance particulière.
Tout d'abord, figurez-vous une arrivée dans un aéroport inconnu... avant cela, la vue d'une ville entourée de champs, puis un atterrissage (en avance !) sous un temps gris et pluvieux – la nuit tombe. Après une récupération de valise réussie (ouf !), je me dirige vers l'arrêt de bus et attends patiemment, tout en tentant de réaliser le changement d’atmosphère.
Mon bus arrive, et, 35 minutes plus tard, me dépose à proximité de cette résidence universitaire dans laquelle on m'a octroyé une place et dont je ne sais rien. Qu'à cela ne tienne, encore une quinzaine de minutes plus tard, je me retrouve devant le concierge de la résidence. Et parlons-en de cette résidence. Il y en a en fait 2, qui se font face. L'une a été récemment rénovée, ce qui la rend presque moins soviétique et l'autre, avec salles de bain et cuisines communes à tous les étages, ne prétend pas à autre chose.
Le rock'n Roll des galinacés
Très vite, la pièce se remplit de mes semblables, étudiantes devant patienter jusqu'en début de semaine l'attribution définitive d'une chambre. Nous mesurons alors toute l'étendue du problème : imaginez un espace d'une vingtaine de mètres carrés, équipé du mobilier précédemment mentionné.... et investi de 7 valises !
Dans ces conditions, les 2 jours qui séparent le poulailler du plein air nous fait nous réjouir de ne pas être des poules pondeuses dans un élevage en batterie au sein d'un kolkhoze.
Zorino déménage
Enfin, le week-end touchant à sa fin, je me retrouve un lundi après-midi dernière de la longue liste des emménagements prévus ce jour, laquelle témoignait de l'empressement général à quitter la flaque d'eau pour nager dans le grand bain polonais.
Il me suffit de constater la détresse de l'Espagnol arrivé après moi, auquel on refusait son déménagement ce jour-ci (trop tard monsieur!), pour comprendre que nous avions tous eu, peu ou prou, la même expérience « confinée » de ce fameux week-end. Dans ces conditions, lorsque l'administration ayant cédé, nous nous trouvâmes tous deux en possession de notre trousseau, délivré par la lingère, notre cœur se fit joyeux.
Tellement joyeux que je n'eus même pas la présence d'esprit d'exprimer ma plainte quand à la perspective de monter toutes mes affaires au troisième étage, la résidence étant dépourvue d'ascenseur.
Je fis donc gaiement, tel un âne accompagnant une expédition au sommet du Kilimandjaro, mes 3 voyages, jusqu'à l'ouverture de ma valise et le rangement tant attendu de mes affaires, pour de bon cette fois !
Sherlock mène l'enquête
Ma chambre est vieillotte mais j'ai un lit, une table et même une étagère alors, consciente de ma chance, je suis pénétrée par la joie des gens simples. Après tout, nous n'avons pas tous cette possibilité et moi-même, je ne l'ai pas toujours eue (voir Chroniques de la Russie).
C'est alors qu'après avoir défait ma valise, je me transforme en Sherlock Holmes des temps modernes et j'inspecte l'espace de ma chambre qui est déjà occupé par une mystérieuse personne. Il s'agit de découvrir d'éventuelles traces d'une occupation récente pour déterminer les termes de son retour. Les suites de cet examen digne des plus grands experts, révélerons un dénouement inattendu : en effet, ma colocataire apparaît comme n'étant pas polonaise, ce qui signifie une haute trahison de la part de la secrétaire à laquelle j'avais la requête de vivre avec une locale pour pouvoir pratiquer la langue. Pire encore, l'inconnue, je l'apprendrai par la suite, est Ukrainienne, soit, russophone ! Et le vent du déjà vu soufflait dans la chambre d'un autre temps !
Comme je l'expérimentai, la jeune fille arriva 2 semaines plus tard, cependant le temps que je passai seule avant cela me permit de me familiariser avec l'environnement.
Cornichon toi même !
J'ai d'abord découvert les petits magasins tout autour de ma rue et j'ai donc pu résister à l'échat de ces traîtres de cornichons sucrés. Tenez-vous le pour dit : les cornichons tels que nous les connaissons n'existent que chez nous !
Fidèle à la nourriture polonaise, je passai la semaine à manger des pierogis au déjeuner, emportée par l'ivresse des petits prix de la restauration. J'eus ensuite un cours de polonais sur l'argent, durant lequel, dans l'intérêt de la pratique de la langue, mon groupe et moi-même avons visionné un exposé sur les 1001 façons d'économiser au quotidien et mon train de vie effréné de mangeuse de pierogis me parut soudainement sans objet. Culpabilisant, j'allai au rayon surgelé pour me procurer ces derniers, la conscience quelque peu soulagée.
Néanmoins, et j'allai en faire l'expérience, il faut quelques fois dépenser un peu plus pour ne pas avoir l'impression de manger de la farine en bouillon !
(image: http://www.jennycancook.com/recipes/polish-pierogi/)
A la semaine prochaine !
Et c'est sur cette morale universelle que je termine ce premier épisode « ambiance », qui sera bientôt accompagné d'un second.
J'en profite également pour vous présenter mes excuses quand à l'irrégularité des publications, qui se veulent, en principe, hebdomadaires. En effet, contrairement à ce que l'on peut parfois penser, Erasmus n'est pas toujours synonyme de fête à volonté et en ce qui me concerne c'est plutôt l'occasion de travailler davantage puisque j'assiste à des cours dans 3 langues différentes dont aucune n'est ma langue maternelle, en plus de travailler sur mon mémoire. Bref, vous l'aurez compris, la régularité sera en fonction de mes capacités d'organisation !
Envie de commenter ? Avec plaisir !