Episode 1: Effet Papillon, Croûtes et déclinaisons
28 Septembre 2017
Il y a maintenant 12 jours, le samedi 16 septembre, j'ai pris le bus pour l'aéroport Bale-Mulhouse puis je suis arrivée en avion à Varsovie pour y passer les 5 prochains mois.
En me réveillant le premier matin au bruit des portes grinçantes de ma résidence universitaire d'allure soviétique, je me suis mise à réfléchir à ce qui m'a amenée ici. Et la réponse à cette question n'est pas aussi simple qu'il n'y parait, je vous laisse juger par vous-même.
(à Varsovie on ose le cheval qui vole! )
Le lien entre rêves et réalité
Mais tout cela serait-il arrivé sans intérêt pour les langues à la base ?
Mais d'où vient cet intérêt ? Est-il inné ou bien est-ce une question d'éducation ?
Je pourrais continuer de réfléchir aux raisons qui font que je suis à Varsovie aujourd'hui pendant plusieurs heures encore tellement les liens de causalité sont parfois ambigüs. Cependant ça n'est pas ce que j'essaie de faire ici.
Je ne cherche pas à démontrer que mon destin est tracé et que tout cela me dépasse, bien au contraire. Je pourrais avoir pris et peux toujours prendre un chemin radicalement différent de celui-ci, je ne suis à l'abris ni du malheur, ni de l'extrême coup de bol.
Ce que je veux dire ici c'est que lorsque l'on se bat dur pour ce que l'on aime et que l'on accepte les sacrifices lorsqu'il le faut alors l'on se crée un futur qui nous ressemble.
Et tu vas faire quoi avec ça ?
La question est connue de tous les étudiants et jeunes en formation...
Nous connaissons tous cette phrase attribuée à tort ou à raison à De Gaulle « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche ».
Combien de croûtes un artiste a-t-il dû peindre avant d'arriver au chef-d'oeuvre ? Combien de romans de gare un écrivain renommé écrit-il dans une vie sans pour autant qu'on les mentionne ?
De même, de combien de temps avons nous besoin pour créer ce futur qui nous ressemble ? Que fait-on des heures de dur labeur, seul, sans aucune promesse de succès, à la seule force de nos espoirs et de nos rêves ? Doit-on arrêter de rêver pour être sûr de réussir ? Un futur chercheur doit-il renoncer à sa carrière par crainte d'être mauvais ou bien de ne jamais trouver un objet d'étude pertinent aux yeux de la société ?
Car il s'agit bien de cela que de grandir, de devenir adulte que de se battre pour trouver sa place. Une place que l'on risque de garder pendant un bout de temps et qui devrait donc nous correspondre le plus possible. Pour cela, la lutte est indispensable, même si elle paraît vaine au début.
Les temps sont d'autant plus durs que le rêve doit laisser place à la réalité rugueuse et blessante de la survie au royaume de la consommation.
Les déclinaisons et l'orthographe polonaises, la masse de papier à remplir, la perte temporaire de mes repères, tout cela m'est plus facile à supporter parce que je sais que le jeu linguistique et culturel en vaut la chandelle. Peu importe comment, je sais que cela ne sera pas vain. Un tel apprentissage ne peut pas l'être.
Alice in wonderland
Je ne vous dirai pas qu'après à peine 2 semaines là-bas je suis comme Winnie l'Ourson au Pays du Miel, même si, cette fois au moins j'ai ma valise (voir Russie épisode 1). Au contraire, la perte de repères n'est pas négligeable.
Cependant, après tous ces papiers et ces procédures pour Erasmus, qui m'ont demandé du temps et m'ont fait angoisser à une période déjà bien chargée d'examens, me dire que j'y suis enfin, c'est savoir que tous ces efforts n'ont pas été vains, même s'ils semblaient bien superflus il y a 6 mois.
Souvent le résultat ne vient que plus tard et alors on se sent stupide d'avoir douté de nos efforts et de notre motivation.
Je n'irai pas jusqu'à dire que "quand on veut, on peut", car il ne s'agit pas seulement de vouloir pour pouvoir réaliser l'un de ses projets puisque, soyons pragmatiques, l'aspect matériel et financier compte aussi énormément.
En ce qui me concerne, j'essaie de me cantonner à des projets réalisables en fonction des possibilités que j'ai mais pas seulement, il s'agit aussi de garder un esprit ouvert aux options potentielles qui peuvent s'ouvrir à nous. Quelques fois, des mois de réflexion se retrouvent aux oubliettes grâce à une opportunité saisie à temps !
Oui mais voilà, pour ne pas rater son jour de chance il faut savoir ce que l'on veut et ce que l'on ne veut pas, dans la vie. Pour cela l'on doit prendre du temps pour réfléchir à qui on est, qui on était et surtout, qui l'on est en train de devenir et cela à tout âge, car qu'on se le dise: vieillir n'est pas une excuse pour se laisser aller !
A la semaine prochaine !
Voilà pour cette première chronique depuis très longtemps, en espérant que son aspect plus sérieux ne vous aura pas déçu par rapport à l'épopée russe pour ceux qui me suivent depuis le début. Sachez que les prochaines seront un peu plus légères, je voulais ici partager avec vous l'émotion de la découverte d'un nouvel environnement sans l'aspect consommateur et touristique parce que la vraie vie n'est pas aussi hilarante que faire un selfie avec la statue de Copernic.
En ce qui concerne les photos, n'ayez craintes, elles viendront avec les prochains articles !
Je ne suis pas encore fixée sur le jour de parution des chroniques hebdomadaires car je dois encore voir ce qui sera le mieux pour moi au niveau du temps mais il se pourrait que ça soit le mardi soir.
A bientôt et n'hésitez pas à commenter cet article !